Substance Mort - Philip Kindred Dick

Thom · September 15, 2013

FolioSF

À la lecture de Substance Mort, on se retrouve lâcher le quotidien impitoyable d’un petit groupe de toxicomanes totalement timbrés. On comprend vite qu’il ne fait pas croire tout ce qui nous est raconté tant le narrateur lui-même divague, hallucine et psychote en enquillant des doses de cheval de cette nouvelle drogue aux effets dévastateurs qui fait un malheur chez les camés, la Substance Mort.

Rien que la première scène met tout de suite dans l’ambiance avec Jerry complètement cramé qui se croit envahit de toute part par une espèce de poux, les aphides. Tout en essayant de les éradiqués, il ne fait qu’empirer la situation en infectant son chien et toutes les personnes qui le côtoient… Mais bon, nulle autre personne que lui ne semble pouvoir les observer…

“Je ne vois pas d’aphides, dit Charles. Qu’est-ce que c’est qu’un aphides ?

Ça te tue à la longue. Voilà ce que c’est un aphide.

J’en ai plein les cheveux, la peau, les poumons, et ça me fait mal à en crever - va falloir que j’aille à l’hosto.”

Jerry (page 10)

Présence du Futur

Après cette entrée fracassante dans ce monde de la drogue, on croit, on espère se sortir de cette torpeur en suivant Fred, héros malgré lui de ce roman. Fred travaille au stup dans son complet brouillé, sorte de combinaison camouflante qui lui donne l’aspect d’une multitude changeante de personnages. Il a infiltré cette fine équipe dans son costume en tant que Fred mais également en tant que Bob Arctor, camé à la petite semaine possédant une baraque, à la limite du squat qu’il utilise avec ses qu’amis. Le tout va vraiment partir en couille quand il va devoir enquêter sur Bob, soupçonné d’être une grosse ponte du coin. Ce n’est pas ses colloques Charles Freck, Luckman et Jim Barris également atteint et dépend de la Substance Mort où sa copine Donna, dealer choc, qui vont réussir à démêler ses réalités.

Substance Mort est un livre entier. C’est avec autant d’amour, d’attachement, d’effroi et de cynisme qu’on va successivement rêver, espérer, pleurer et rigoler devant le dénouement de l’histoire qui nous est contée. Quand en plus on apprend que le livre n’est pas simplement une fiction mais également un hommage sensible aux amis de Philip K. Dick transpirant de leur vie et de leur mort dans tout le récit. Substance Mort est un livre passionnant et poignant tout en restant accessible et non dénué d’humour. De loin, de très loin, ma meilleur expérience Dickienne.

Peut-être qu’Ils en parlent : Cachou, Chemins de Khatovar et Efelle

BARRIS : Ces noirs ont dû trafiquer le vélo, le démonter sans disposer des outils nécessaires, et quand ils l’ont remonté, ils ont laissé trois vitesses par terre. (Scène mythique où l’on parle d’un vélo à vitesses - page 172)

Alt text Alt text Alt text