La Voix des morts - Orson Scott Card

Thom · March 27, 2017

“De tout temps, les tortionnaires ont rejeté la faute sur la victime, surtout si elle se défend.”

J’ai attaqué le cycle d’Ender il y a deçà quelques années. J’avais grandement apprécié ce classique. J’avais légèrement les miquettes de poursuivre. J’avais trouvé à l’époque que La stratégie d’Ender était un roman avec une vraie fin se suffisant à elle-même. Pour troller, je pourrai dire pas comme Dune où chez moi chaque tome résonne comme une introduction. Je n’avais donc pas très envie de me gâcher ce souvenir de lecture.

J’ai décidé de me montrer courageux et grand bien m’en a fait, je m’en suis délecté sans modération.

La voix des morts reprends 3000 ans après la fin du premier tome. Même si pour Ender, cela ne fait que qu’une petite vingtaine d’années. Il a eu le temps de digérer qu’il est la personne la plus détestée de l’univers : Ender, le xenocyde, le pourfendeur de la race des Dorymorphe qui a exterminé une race entière à lui tout seul.

Autant dire que le moral en a pris un coup. Il culpabilise sévère et essaye de se racheter. Pendant son voyage, il a écrit La Reine et L’Hégémon, véritable œuvre religieuse sur la tolérance et l’acceptation des différences. Il est également le premier Porte-Parole des Morts dont le métier consiste à raconter la vérité suite au décès d’une personne et à la demande de ses proches.

Mais l’histoire ne commence pas seulement là. Ender n’est pas le seul protagoniste de ce roman. L’histoire commence sur Lustitania, petite colonie habitée par une race extraterrestre : Les Piggies. Fort de cette découverte, l’humanité essaye de ne pas répéter ses erreurs et engage un petit contingent de scientifique pour étudier cette race en intervenant le moins possible avec eux…

Mais suite à la mort d’un xénologue, un Porte-Parole est demandé et c’est Ender qui s’en chargera. On suit alors cette petite communauté pleine d’ambiguïté et de tabou qui subit l’arrivée d’Ender comme un coup de pied dans une fourmilière. La voix des morts nous questionne pour savoir si l’humanité à progresser depuis et si elle va réussir à surmonter cette épreuve en choisissant d’autres options.

Je pense avoir préféré ce tome au premier et ce n’est pas peu dire. Véritable coup de cœur, La voix des morts est intelligent et donne à réfléchir. Pour autant, c’est de la vraie SF et pour cela, il n’est pas le premier à recommander. Après tout, on parle quand même d’une race mi-homme, mi-porc.

“Porte-Parole, releva Ouanda, vous avez à présent violé pratiquement toutes les règles de la méthode anthropologique. – Quelles sont celles qui m’ont échappé ? – La seule que je voie, c’est que vous n’avez encore tué personne.”