J’ai beau être de formation scientifique, mon occupation favorite est de loin la lecture. J’ai une pal longue comme un jour sans fin. J’adore prendre du temps pour choisir le prochain livre une fois terminé le dernier. Il m’arrive d’en discuter mais c’est finalement assez rare. Sauf peut-être avec mon collègue du CDI qui comprend bien la différence entre apprécier un bouquin et le recommander. Pour la première fois de ma vie d’adulte, j’ai eu le plaisir de lire un bouquin qu’on m’a vraiment mis dans les mains.
L’anomalie est le dernier roman de Hervé Le Tellier et été récompensé du prix concourt 2020. L’histoire est assez complexe et en dire trop gâcherait vraiment la lecture. On est sur un roman déconstruit. On suit un personnage différent par chapitre. L’écriture est assez personnel. On suit les personnages, ce sont eux qui construisent l’histoire. J’ai retrouvé un peu ce qui m’avait tant plus dans La supplication. Au fil des chapitres, un fil rouge se met en place et une intrigue se construit. Une anomalie relie les différents personnages.
J’ai globalement aimé le roman même si j’ai peut-être un peu trop cherché à l’analyser de part la singularité que je ne l’ai pas choisi moi-même et que j’allais avoir ensuite envie d’en parler. J’ai aimé le ton, j’ai aimé la plupart des personnages. Le premier chapitre nous donne un premier personnage vraiment atypique. Je souris d’avoir été mené en bateau de le voir finalement un peu en dehors de l’intrigue principale mais je reste un peu sur ma faim de ne pas en savoir plus sur ce qui lui arrive. Comme souvent, je n’aime pas trop le traitement des scientifiques, qui passent pour des geeks, férus de culture pop et anti-système. D’ailleurs leur solution proposée me laisse un peu de marbre. Un peu trop comme La cité des permutants de Greg Egan. J’aurai peut-être préféré que l’auteur ne réponde pas à la question ou laisse planer un doute plus grand. Bon, ça m’a fait quand même sourire de voir parler de Trump et de Macron dans le bouquin. Je ne m’y attendais pas. J’ai vraiment aimé les autres personnages, l’écrivain, le vieux, les enfants. J’ai par contre vraiment aimé la fin et les quelques gros rebondissement comme avec la Chine.
Bref, une super lecture dans l’ensemble. J’ai du mal à ne pas le placer en SF. Une fois le livre fini, je n’ai eu de cesse de me rappeler la nouvelle Le retour des explorateurs de P.K. Dick. Pas un vrai coup de cœur mais un livre pouvant être facilement recommandé.