Un point de départ anodin, je suis né en 1986 date de la catastrophe. J’ai beaucoup aimé les jeux vidéo Stalker, j’ai vraiment accroché à la série netflix Chernobyl et un peu par hasard, j’ai découvert que La supplication est au programme de 2020 / 2021 de sup en prépa maths. Du coup, je me suis lancé.
La supplication est une suite de témoignages légèrement romancées sur l’accident nucléaire de Tchennobyl. Le ton est très intimiste. On n’est pas ni du voyeurisme ni dans du sensationnel. On est dans un récit tranche de vie.L’auteur Svetlana Alexievitch, prix nobel de Littérature est actuellement menacé par le régime de Loukachenko, président de la Biélorussie. Le site de Tchernobyl est en réalité très proche de la frontière Biélorusse. (dossier monde diplo)
Le roman est bien moins technique que la série netflix. Elle commence par une histoire d’amour et se finit aussi par une histoire d’amour. Au milieu, on traverse toutes les émotions. Il y a des situations dramatiques mais racontées de l’intérieur avec de l’héroïsme, de la résignation, de l’humour, de la misère, de la pudeur. On suit toutes sortes de protagonistes : des militaires, des scientifiques, des mamans, des amants, des personnes âges, des gens tout à fait classiques. Les témoignages font généralement quelques pages. Les personnages font souvent part de leur récit, de leur vie mais aussi et surtout de leurs états d’âmes au moment de l’incident mais aussi maintenant.
Nous enterrions la forêt. Nous sciions les arbres par tronçons d’un mètre et demi, les entourions de plastique et les balancions dans une énorme fosse.
Il existe un passage radio de Michel Polac qui en parle avec émotion : Lien INA.
Même si la majorité des livres que je lis me plaisent. Celui-la est à part. Il est marquant, il est fort, il est difficile. J’ai été frappé comme je ne l’avais jamais été par un livre. Quel lecture !